Énergies, Transport

Non, la voiture électrique n’est pas faite pour tout le monde !

Debunkage la voiture électrique n'est pas faite pour tout le monde

L’État, la TV, la presse et internet nous martèlent inlassablement un même message : 2022 sera l’année de la voiture électrique !
Tout à coup, tous les constructeurs automobiles veulent nous vendre leurs véhicules désormais aussi charmants qu’une carte mère. Le message : « Il faut sauver la planète, alors si chacun achète un véhicule rechargeable on y arrivera ensemble. » Et tant pis si nos centrales sont trop peu nombreuses et le réseau EDF inadapté à une massification des voitures électriques. Mettez votre plus beau col roulé, baissez votre chauffage et on y va.

Souvenez-vous, dans les années 2000 on pointait du doigt celui qui n’avait pas acheté sa nouvelle voiture avec une motorisation diesel. Certains constructeurs (Français pour la plupart, désolé) ont même eu l’idée farfelue de proposer des modèles hybrides diesel/électrique. Politique quand tu nous tiens…

La voiture électrique est-elle mieux que tout le reste ? Dois-je franchir le pas ?
Je vous propose dans cet article d’y voir plus clair et de décrypter brièvement les choix qui vous sont ouverts.

La voiture électrique : sauveur ou dictateur ?

La voiture électrique n’est pas nouvelle, et en réalité elle aurait pu être démocratisée depuis bien longtemps même si les technologies de l’époque n’étaient pas aussi pointues qu’aujourd’hui. Le meilleur exemple est la General Motors EV1 des années 90.

Cette voiture au design très particulier est riche d’une histoire qui a montré les décisions opportunistes et la gestion calamiteuse du constructeur automobile. Un documentaire existe nommé « Who killed the electric car? » le présente parfaitement, mais il est aujourd’hui difficile d’en retrouver des vidéos.

Cette parenthèse sur la EV1 est utile dans le sens où le succès de cette voiture a été au rendez-vous et nombreux sont les citadins qui ont alors souhaités en acquérir. Mais General Motors ne les a proposés qu’en location, refusant toute vente aux particuliers, et bridant ses ventes potentielles. Lobby pétrolier bonjour !

D’ailleurs aujourd’hui encore la voiture électrique est une arme citadine, ne nous trompons pas. Et sa conception doit reposer sur le principe de l’efficacité maximale. Revenons à notre EV1 qui avait été conçue en forme de « goutte d’eau » car c’est la forme la plus aérodynamique. Et avec un poids contenu.
Quel intérêt en 2022 de conduire un SUV électrique de 2 tonnes et à l’aérodynamisme d’un parpaing pour aller chercher son pain à 2km ? Et bien aucun, ah si, l’argent ! Mais certainement pas l’efficacité et l’économie.

La voiture électrique n’est pas la solution unique pour tout le monde comme voudrait le faire croire les publicités. Et en acheter ne sauvera pas la planète. Si vous avez besoin d’un véhicule pour aller quotidiennement à votre travail à plus de 30km de chez vous, et que vous avez une prise de recharge chez vous, c’est un bon choix.
Sinon oubliez.

Hybride essence-électrique : de grosses disparités

1997, Toyota présente la première voiture hybride électrique-essence destinées à être vendue en grande série : la Prius.

Toyota Prius 3, l’efficacité énergétique et la fiabilité

20 ans plus tard, le monde automobile s’agite et la politique Européenne est claire : la voiture doit être électrique, le diesel doit mourir. Poussés urgemment par ces décisions politiques, les constructeurs automobiles doivent proposer très rapidement des voitures hybrides aux consommateurs.
La course au pognon est lancée et dans cette précipitation les développements techniques tiennent des délais de plus en plus court, la pression économique augmente. Le temps dédié à la qualité produit et aux tests est compressé, il faut balancer du marketing et vite, il faut montrer que notre marque est dans le coup !

Peu de recul sur la technologie

Aujourd’hui on voit naître de la voiture hybride à toutes les sauces, sorties de nulle part. Les constructeurs européens en suées tentent de rattraper l’avance prise par leurs homologues d’Asie. Il faut bricoler quelque chose, vite annoncer à tout le monde que la marque est écolo et que la voiture est au top de la technologie.

L’histoire nous enseigne que Toyota reste leader historique sur ce segment, Honda ayant également fait quelques tentatives dans les mêmes temps.

Personnellement, je me méfie de la fiabilité de toutes ces nouvelles voitures hybrides sorties à grande hâte par les constructeurs européens et américains car leur réseau logistique, de recyclage, leur SAV et leur technique ont dû muter précipitamment et ne sont pas mûrs aujourd’hui.

Un choix efficace pour tous les jours

Moins de pièces d’usures, une consommation proche de celle d’un diesel et une conduite plus zen. L’hybride a de quoi séduire celui ou celle qui habite en périphérie et qui utilise plusieurs fois par semaine sa voiture pour effectuer des petits et moyens trajets. Reine en agglomération et sur les périphériques, elle est réellement agréable à conduire, même dans les embouteillages.
Cependant, si vous roulez très peu ou bien que vous parcourrez majoritairement de longues distances sur voie rapide, oubliez-la.

Voiture essence : profil d’un grand classique

Voilà un profil très polyvalent que le choix d’une voiture essence. Moins « dégueulasse » qu’un diesel, plus d’autonomie qu’une électrique, moins cher qu’une hybride. Même si elle reste un véhicule tournant à l’énergie fossile, la voiture essence conserve une certaine légitimité.

Premier choix pour les sports automobiles, il est aussi intéressant pour toute personne souhaitant se déplacer au quotidien.
Mais gardez en tête qu’un moteur thermique consomme et pollue le plus durant les premiers kilomètres, de même qu’il a besoin de monter en température. Donc pour aller chercher le pain, c’est non.

Diesel : celui que l’État veut (presque) faire disparaitre

Quasiment indestructible et très économique en consommation, le moteur diesel tant chouchouté par nos chers politiciens dans les années 2000 est aujourd’hui régulièrement lynché en place publique médiatique. Et il y a de bonnes raisons à cela :

  • particules fines toxiques (NoX)
  • encrassement des pièces (FAP, vanne EGR, injecteurs…)
  • interdiction de rouler lors des pics de pollution
  • bruit de tracteur
  • carburant gras et glissant

Voué à presque disparaître, il y a fort à parier que le diesel quittera le monde automobile dans un avenir proche mais restera bien vivant dans le secteur agricole, du transport et de l’industrie.

Citadine Renault Clio diesel, l'incohérence écologique
Renault Clio diesel, ou aberration à 4 roues – une citadine diesel

Pollution et fiabilité du diesel

Au delà de l’image de pollueur que traine le diesel, sa fiabilité s’est dégradée avec les années.
En cause, les normes antipollution (normes Euro) toujours plus strictes imposées par la politique Européenne, poussant dans le dos les constructeurs automobiles à s’adapter très rapidement, ces derniers ne prenant pas le temps et les moyens de fiabiliser leurs systèmes. La sacro-sainte règle c’est la baisse des émissions de CO2, quitte à mentir et tricher #DieselGate, oups 🤫
Il faut vendre rapidement et beaucoup ! Le consommateur servira de cobaye.

Concrètement, si le moteur diesel peut engloutir des centaines de milliers de kilomètres, ce qui l’entoure directement n’est pas si durable : filtre à particule, vanne EGR, , injecteurs, systèmes AdBlue… Autant de modules greffés sur les systèmes de moteurs diesels qui s’encrassent et finissent par offrir à leurs propriétaires des factures très salées.

Vendu comme la solution miracle dans un passé pas si lointain, le diesel a équipé/et équipe des voitures dont l’usage est contraire à son bon fonctionnement. Il est aberrant de proposer une citadine avec un diesel !
Les petits trajets urbains répétés sont un enfer pour ce moteur qui a besoin de chauffer et qui prends plusieurs dizaines de kilomètres pour monter correctement en température. En ville et dans les bouchons il pollue, il pue, son système s’encrasse et perd tout son intérêt.

Le diesel est l’arme des gros rouleurs

Aujourd’hui, le choix du diesel reste le meilleur pour les habitants des campagnes ou les gros rouleurs qui utilisent leur voiture pour parcourir très fréquemment moyennes et longues distances sur voies rapides.
La consommation est alors optimale. Le moteur est utilisé dans les conditions idéales pour lesquelles il a été créé. Si vous vous reconnaissez dans cet usage, c’est sans hésitation le choix à privilégier !
De plus, avec la politique anti-diesel de plus en plus forte, il n’est pas impossible que le prix des voitures diesel chute.

Le mot de la fin / La solution ?

La nature nous le montre chaque jour, la diversité est la base de la richesse et de l’équilibre d’un système. Cela s’applique également au milieu automobile. L’uniformisation ne sera jamais la solution. Adapter les choix et prendre le temps de faire les choses raisonnablement sont primordiales. Sur ce point, il y a encore du chemin à faire.

Nota bene : Une voiture écologique est celle que l’on entretien, répare et garde longtemps.
Nota bene 2 : La voiture la plus écologique est celle que l’on a pas ou que l’on remplace par un moyen de transport doux.

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